Desesperanto
installation-spectacle
DESESPERANTO pose le principe d’un spectacle multimédia entièrement construit sur l’interactivité de trois médiums : texte, musique et vidéo. Chacun des médiums conduit tour à tour le cours dramatique du spectacle, générant le comportement des deux autres, à la manière d’un jeu ou les règles se définissent et se reconstruisent constamment jusqu’à créer une forme de poésie aléatoire.
Placée sous le signe de l’arbitraire, l’installation se propose de montrer comment un même contenu (message) provoque des réactions différentes selon comment il est envoyé (émission) ou reçu (interprétation).
création Galerie Public (Paris), 2002
dispositif sous forme de spectacle ou sous forme d’installation
tout public
INTENTION
L’espéranto a posé le postulat d’une langue universelle, simple d’usage et utilisable par tous. C’était l’aboutissement d’une volonté de communication entre le plus grand nombre de personnes ne possédant pas la même langue maternelle. L’espéranto est aujourd’hui pratiqué par 3 à 10 millions de locuteurs dont le nombre ne fait qu’augmenter. De son côté, l’informatique a introduit un langage commun à toutes les cultures, processus accéléré par le web qui donne l’illusion d’une communication en temps réel à l’échelle planétaire. Chaque jour de nouveaux outils sont créés pour améliorer les modes de communication, mais qu’est-ce qui (se) communique ? L’hyper développement des outils de communication, la volonté irrépressible de faire moderne nous retranchent de la sensibilité et de la poésie. De vouloir toujours mieux communiquer, nous oublions l’essentiel. Comme le souligne John Maeda : « la technologie est conçue pour améliorer la technologie pas la vie réelle. » Galvaudée par la technologie, la langue s’étiole et se raidit. A trop vouloir communiquer jusqu’à engendrer des messages indésirables et des embouteillages électroniques, nous occultons le déficit de communication entre les individus et entre les peuples. Nous justifions notre ingérence du monde occidental sur-informé (mal informé) dans le développement d’un tiers et nouveau Tiers monde, en mal de communication par une attitude désinvoltement manichéenne (et si le monde n’était qu’un grand jeu vidéo ?).