Je suis moi

Pourquoi préfère-t-on se faire soigner par une femme que par un homme ? Femmes et hommes soignent-ils de la même façon ? Pourquoi l’infirmière est le plus souvent pensée au féminin ? Les femmes sont-elles vraiment plus douillettes ? Les hommes sont-ils insensibles ? Les femmes sont-elles des emmerdeuses et les hommes des égoïstes invétérés ?…

Infirmier pendant 15 ans à l’hôpital, en gérontologie et soins palliatifs, Jean raconte les a priori et les stéréotypes véhiculés par le milieu médical et paramédical. Il oppose, dans un dialogue schizophrénique avec lui-même, des ressentis masculins (Jeannot) à des points de vue féminins (Jeannette). Après un rituel mortuaire participatif au cas où la mort le prendrait par surprise, Jean dévoile sa nouvelle profession, « passeur », consistant à accompagner au mieux les femmes et les hommes jusqu’à la porte de leur vie, et propose à tout un chacun ses services. Jean évoque sa grand-mère, véritable matrone, qui a transmis à toute la famille la fibre du soin donné à autrui. Il raconte aussi les coutumes funéraires du village de sa grand-mère, des traditions étonnantes et genrées.

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EXTRAIT

Je m’appelle Jean, Jeannot, Jeanette, ça n’a pas d’importance pourvu que je me reconnaisse quand les autres me nomment. J’ai été infirmier pendant 15 ans, j’ai toujours entendu dire que c’était une profession féminine qui demandait une sensibilité particulière… Je vous propose un accompagnement  personnalisé, inspiré des pratiques de ma grand-mère. »

Édité aux Cahiers de la Poudrerie, 2014.

Texte de la pièce Je suis moi, écrit et mis en scène par Judith Depaule, créé le 5 octobre 2013 à Sevran, en appartement.

Le texte s’appuie sur des interviewes recueillies auprès d’habitants de l’agglomération Terres de France dans le cadre du projet du Théâtre de la Poudrerie Masculin/Féminin.