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Murs de Fresnes

Un spectacle interactif sur la prison de Fresnes pendant l’Occupation

Murs de Fresnes, tiré du livre éponyme d’Henri Calet (Les Quatre vents, 1945), est une proposition de spectacle interactif sur des résistants passés par la prison de Fresnes sous l’Occupation, qui ont laissé des graffitis sur les murs de leur cellule, ultimes témoignages de leur engagement. C’est un projet transmedia qui décline un site web (http://murs-de-fresnes.fr/), une immersion web et une séquence VR.

Durée 1h
Création prévue 2020, annulée à cause du Covid-19
Tout public à partir de 14 ans

INTENTION

À l’issue de la guerre, Calet, auteur et journaliste, dans Les murs de Fresnes, compile, commandité par le Ministère des déportés et des prisonniers de guerre, un relevé des graffitis laissés par les détenus sur les murs de la prison, en absence d’information sur ces derniers (les allemands ont effacés toutes les traces).

Le livre inclassable de Calet, autant par son contenu que par sa forme, plonge le lecteur dans une investigation mnésique. L’auteur invite le lecteur à visiter la prison de Fresnes. Témoin subjectif de son temps, Calet confie au lecteur ses impressions : « Des milliers de Français — les meilleurs — des étrangers aussi, sont passés à Fresnes durant l’occupation. Singulière époque où les héros étaient emprisonnés. » Cellule après cellule, cachot après cachot, il dresse un inventaire singulier, accompagné de commentaires. Il décline les inscriptions laissées sur les murs en 1945 par des détenus français ou étrangers, en attente d’être jugés, envoyés en camp ou bien exécutés. Gravés dans le plâtre des murs, le bois du mobilier pénitentiaire, l’aluminium des gamelles, inscrits sur les pages d’un livre, ces « tags » livrent des noms, des dates, parfois des adresses et des numéros de téléphones… des confessions, des adieux, des testaments, des journaux, des déclarations d’amour, des questionnements, des dessins et des poèmes.

Ces « morceaux de vie » arrachés aux murs ont la force d’évocation et la concision des haïkus. Tracés à la mine, avec une pointe ou un objet, du bout des ongles ou avec du sang, ils racontent la France occupée : la délation, la détresse de l’enfermement, la torture, l’angoisse avant l’exécution ou la déportation. Souvent sans destinataire, ils témoignent pour ceux qui leur succèdent. Des traces pour que l’Histoire se souvienne et que justice soit rendue comme des actes ultimes de résistance.

[...]

INTENTION

À l’issue de la guerre, Calet, auteur et journaliste, dans Les murs de Fresnes, compile, commandité par le Ministère des déportés et des prisonniers de guerre, un relevé des graffitis laissés par les détenus sur les murs de la prison, en absence d’information sur ces derniers (les allemands ont effacés toutes les traces).

Le livre inclassable de Calet, autant par son contenu que par sa forme, plonge le lecteur dans une investigation mnésique. L’auteur invite le lecteur à visiter la prison de Fresnes. Témoin subjectif de son temps, Calet confie au lecteur ses impressions : « Des milliers de Français — les meilleurs — des étrangers aussi, sont passés à Fresnes durant l’occupation. Singulière époque où les héros étaient emprisonnés. » Cellule après cellule, cachot après cachot, il dresse un inventaire singulier, accompagné de commentaires. Il décline les inscriptions laissées sur les murs en 1945 par des détenus français ou étrangers, en attente d’être jugés, envoyés en camp ou bien exécutés. Gravés dans le plâtre des murs, le bois du mobilier pénitentiaire, l’aluminium des gamelles, inscrits sur les pages d’un livre, ces « tags » livrent des noms, des dates, parfois des adresses et des numéros de téléphones… des confessions, des adieux, des testaments, des journaux, des déclarations d’amour, des questionnements, des dessins et des poèmes.

Ces « morceaux de vie » arrachés aux murs ont la force d’évocation et la concision des haïkus. Tracés à la mine, avec une pointe ou un objet, du bout des ongles ou avec du sang, ils racontent la France occupée : la délation, la détresse de l’enfermement, la torture, l’angoisse avant l’exécution ou la déportation. Souvent sans destinataire, ils témoignent pour ceux qui leur succèdent. Des traces pour que l’Histoire se souvienne et que justice soit rendue comme des actes ultimes de résistance.

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MISE EN SCÈNE DU SPECTACLE

MISE EN SCENE

Scénographie, lumière et partition sonore
La scénographie figure une cellule de prison. Elle est constituée d’une boîte de tulle gris, aux dimensions d’une cellule de la prison de Fresnes, avec à l’intérieur quelques éléments de mobilier : un lit d’appoint, une table, une chaise et une cuvette de toilettes. Une fenêtre et une bouche de chauffage sont figurées en lumière grâce à des gobos. La lumière qui « passe par la fenêtre » change en fonction de l’horaire des actions et s’agrémente ou non de sources « artificielles ». Les enceintes de diffusion sont multiples et spatialisées pour rendre compte de l’ambiance carcérale sonore et du réseau de communication utilisé à cette époque (« Radio Fresnes ») : l’extérieur qui provient de la fenêtre, les sons des cellules inférieures et supérieures qui arrive par la gaine du chauffage, les sons de la cellule mitoyenne par la canalisation des toilettes, le son propre à l’intérieur de la cellule et la voix de l’acteur, l’espace sonore mental du personnage. Des vidéos sont projetées sur les faces avant et arrière de la boîte donnant à voir des photos, des textes, des graffitis et des dessins animés.

Principes d’interaction
Durant la représentation le spectateur est régulièrement invité à se servir de son smartphone ou d’une tablette pour interagir sur le déroulé narratif du spectacle et avec l’acteur.

— Interaction sur le déroulé narratif
Après s’être connecté au réseau du spectacle et avoir répondu à des questions sur son âge, son sexe, sa race sa religion et son appartenance politique (selon la procédure en pratique sous l’Occupation), le spectateur doit choisir 3 histoires parmi les 7 qui lui sont proposées. Les histoires qui remportent les 3 meilleurs scores composent la représentation à venir. Il choisit également, selon le même principe, l’histoire par laquelle il souhaite commencer. Selon un principe rhizomique, les scènes sont reliées entre elles par des mots-clés, représentant des valeurs communes à plusieurs scènes  : GESTAPO – ESPOIR – TORTURE – FAMILLE – COMMUNISME, etc. Les valeurs de la scène qui vient d’être jouée s’affichent à l’écran et sont soumises au vote du spectateur qui doit en choisir une pour orienter le déclenchement de la scène suivante. Quand toutes les scènes ont été appelées, des notices apparaissent à l’écran pour renseigner le spectateur du destin ultérieur des personnages qu’il a suivis.
— Interaction avec l’acteur
Au cours de plusieurs scènes, le spectateur peut déclencher des sons ou des images qui provoquent des réactions de l’acteur. Certains choix limitent ses possibilités d’interaction.
— Enregistrement des réactions
Tous les réponses, choix et déclenchements du spectateur donnent matière à une interprétation de son comportement, dont il reçoit la notification sur son smartphone ou sur sa tablette à la fin de la représentation – les données restant parfaitement anonymes.

Acteur augmenté
L’acteur, seul en scène, est amené à changer de façon très rapide de personnage (altération de la voix et de la posture, modifications vestimentaires et recours à quelques accessoires), il est appareillé d’un micro (amplification et traitement vocal) et d’une oreillette (réception de la partition textuelle et de commandes).

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EXTRAIT DU TEXTE

EXTRAIT

Pour commencer au commencement, je dois te dire que j’ai tellement souffert moralement de voir l’arrivée des Boches en France, et l’évacuation de tout le nord de la France, et celle de Paris, d’Orléans, de partout, j’ai tellement souffert de les voir s’installer partout en maîtres, manger notre beurre, notre viande, notre pain, nos fruits sous notre nez pendant que nos enfants s’anémiaient à force de manquer de nourriture. J’ai tellement souffert dans mon orgueil que tout de suite j’ai cherché les moyens de les foutre à la porte et de leur faire le plus de mal possible, même si cela devait me coûter la vie ou la liberté.

Je l’ai dit à Mireille qui a été d’accord et je me suis mise à travailler à ma manière, toute seule, jusqu’à ce que je retrouve Henri en décembre 1940 qui en avait pensé et senti autant de son côté, mais qui avait travaillé de façon plus efficace. Nous avons mis notre travail acquis et notre volonté de les chasser en commun et j’ai eu la joie de travailler pour et avec un chef qui a des qualités extraordinaires et a réalisé une œuvre énorme et magnifique. J’ai été longtemps sa seule, puis sa principale collaboratrice, jusqu’à ce que des gens importants, influents et intelligents rentrent peu à peu dans le mouvement, et je suis à présent un modeste rouage d’une grande entreprise, à côté de centaines d’autres rouages qui font marcher toute l’usine. C’est une aventure bien extraordinaire pour une femme, si on y songe.

Il était naturel, étant ouvrière du début, que je sois une des premières à avoir un « accident ». Etant donné la part que j’avais jouée dans la Résistance, les juges ont été bien convenables la dernière fois en ne me condamnant qu’à six mois. Il n’y avait ni argumentation ni appel. Il n’y a qu’à subir en se disant « qu’ils paieront un jour ». Car si j’ai une haine farouche pour les Allemands, j’ai une haine sans pitié pour les mauvais Français qui ont trahi la France, emprisonné les bons Français pour plaire aux Boches ! Quelle honte effroyable ! La seule consolation, c’est qu’ils paieront, et que ce beau jour approche à grands pas…

[]

Dernière lettre de Bertie Albrecht

PROCHAINES DATES

Pas de représentations à afficher pour le moment.

ÉQUIPE

Direction artistique, mise en scène Judith Depaule
Conception visuelle Jean-Michel Pancin
Assistanat artistique Matthieu Dandreau
Jeu Raphaël Bocobza
Écriture de plateau Geoffrey Mandon
Coordination de projet multimédia Loïc Horellou
Designeuse graphique, collaboratrice artistique Anna Tolkacheva
Développement web Sébastien Courvoisier
Développement 3D Adrien Tison
Développement graphique
Studio des formes
Conception lumière Bruno Pocheron
Conception sonore
Julien Fezans
Accessoires Fanie Lumba, Medhi Yarmohammadi
Production Andriy Demchak
Recherches et documentation Guillaume Mulot
Avec la participation de Léo Baqué, Jeanne-Sarah Deledicq, Christophe Hauser, Valérie Joly, Paul Lajus, Tamara Milla-Vigo

PRODUCTION

Mabel Octobre

Conventionnée par la Région Île-de-France

Avec l’aide aux projets numériques solidaires 2017 de la fondation Afnic, l’aide à l’écriture du Fonds d’Expériences Interactives de Pictanovo, l’aide aux projets patrimoniaux et culturels du Ministère de la Défense, l’aide de la Scam dans le cadre de la bourse Brouillon d’un rêve et du dispositif La Culture avec la Copie Privée, l’aide à l’action culturelle et langue française de la DGLFLF, le programme Cité internationale des arts Paris 2017 de l’Institut Français, le SPIP 94 « Service Pénitentiaire et de probation du Val-de-Marne » dans le cadre du parcours culturel d’insertion, Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques

Soutenu par les Archives départementales du Val-de-Marne, la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, le Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne, le Mont Valérien – Haut lieu de la mémoire nationale, l’École Supérieure d’art de Cambrai, Les Amis de Franz Stock

Avec la participation de Apolline Andreys, Maixence Bauduin, Pauline Botton, Sophie Bouillot, Bettina Brinkmann, Tamara Casado, Billie Choquel, Lola Créis, Ariel Cypel, Matthieu Dandreau, Charlotte Danoy-Kent, Cécile Dazord, Jean-Charles Depaule, Judith Depaule, Elisabeth Drulhe, Camille Drouet, Pierre Giraud, Alain Gintzburger, Christophe Giudicelli, Ilpo Giudicelli, Pekka Giudicelli, Laurent Golon, Denis Gouzerh, Nina Gregorio, Henri Gruyer, Marguerite Kleinknecht, Philippe Lapeyrere, Catherine Levy, Marie Levy, Vincent Levy, Tanya Lopez Sierra, Maïté Lottin, Miglen Mirtchev, Stève Paulet, Georges Pfeiffer, David Randrianasolo, Isabelle Riem, Valentin Robinet, Joachim Salinger, Lisa Spatazza, Lenny Szpira, Victor Thimonnier, Juliette Uebersfeld, Yannick Vallette, Joséphine Van Glabeke, Isabelle Vatan, Amélie Vignals, Chloé Vivarès, Sophia Von Gossen, Lisa Vuillaume, Mylène Wagram